La La Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) entend mobiliser 50 milliards de FCFA à travers l’émission de titres obligataires sur la BRVM. Qu’est ce qui motive cette opération de levée de fonds ?
Cette opération intervient dans un contexte spécifique avec la pandémie actuelle de la Covid19. La BIDC, par son positionnement unique au sein de la région CEDEAO comme banque de développement et d’investissement, entend jouer un rôle majeur dans le financement des plans de relance économique et le développement des différentes économies. Cette émission obligataire de 50 milliards FCFA fait partie d’un programme plus large de 240 milliards FCFA à exécuter dans les mois à venir. Ce programme de levée de fonds de 240 milliards FCFA serait le plus important par un émetteur non-souverain depuis la mise en place du marché financier régional. C’est dans ce contexte qu’IMPAXIS a été mandaté par la BIDC en tant qu’Arrangeur Principal et Chef de file du Consortium composé de Coris Bourse, Co-Arrangeur et Co-Chef de file et d’EDC Investment Corporation (Groupe Ecobank), Co-chef de file. Les ressources levées à travers cette première tranche viendront non seulement renforcer les fonds que la
BIDC consent à mettre en place pour, entre autres, financer les plans de relance des économies de la zone UEMOA mais aussi catalyser la mobilisation de fonds supplémentaires à destination de la région.
Pensez-vous pouvoir mobiliser cette somme auprès des investisseurs si l’on sait que la BIDC est un émetteur non souverain ?
Oui, nous le pensons et nous anticipons une forte probabilité d’une clôture anticipée. Depuis l’ouverture du carnet d’ordres, nous avons observé un engouement extraordinaire de la part des investisseurs. La BIDC présente un profil de risque attractif pour les investisseurs. En synthèse, l’investissement présente les attraits suivants :
- L’impact positif dans la relance de nos économies
- La fiscalité attractive de 6,50% net par an
- Un risque quasi souverain d’un Emetteur supranationale bénéficiant de la 4e meilleure notation financière dans la zone en comparaison aux 8 Etats membres
- Des fondamentaux solides et en constante amélioration avant la pandémie, et résilients durant cette période de turbulence mondiale
- Un management expérimenté et une bonne gouvernance
En tant qu’institution financière supranationale, la Banque compte à ce jour comme actionnaires que les 15 Etats membres de la CEDEAO. Ce point renforce davantage la qualité de risque de l’Emetteur. Enfin, la Banque bénéficie d’un capital confiance de la part des investisseurs dans la mesure où la BIDC est un habitué du marché financier régional. Cette émission représente la 6ème intervention de la Banque sans défaut ou retard de paiement sur le marché. Nous pouvons également noter que le Consortium constitue un attelage solide de professionnels avec un accès privilégié à une large base d’investisseurs ce qui est un plus indéniable dans la levée de fonds. Pour toutes ces raisons, nous pensons que les investisseurs participeront massivement à cette première tranche.
Quel est le programme d’investissements qui sera financé par les ressources issues de cet emprunt obligataire ?
L’émetteur entend jouer un rôle majeur dans la relance de nos économies, en droite ligne avec son mandat de banque de développement de la région CEDEAO. Cet emprunt obligataire aura un impact sur la lutte contre la pauvreté, le déficit infrastructurel et la croissance de nos économies. Les 50 milliards FCFA mobilisés lors de cet emprunt obligataire serviront à financer des projets (public et privé) déjà identifiés dans au moins 7 pays de la zone UEMOA et dans des secteurs tels que la finance, les infrastructures, l’agroalimentaire, l’industrie, l’assainissement de l’eau etc.
La BIDC entend émettre 5 000 000 titres au prix unitaire de 10 000 FCFA adossé à une maturité de 7 ans et d’un taux d’intérêt de 6,5%. Ne pensez vous pas que l’émetteur aurait bénéficié des conditions d’émission plus favorables avec un taux d’intérêt plus bas et une durée de remboursement beaucoup plus longue ?
Le taux proposé par la BIDC repose fondamentalement sur (i) une analyse approfondie des conditions du marché régional et (ii) l’appétit affiché par les investisseurs pour ce niveau de risque. (cf le taux moyen d’émission des Etats au sein de la zone sur une maturité similaire qui est le meilleur benchmark). Malgré l’intérêt d’investisseurs étrangers, notre marché est encore dominé par les institutionnels de la région qui présentent parfois des limites dans leur capacité à aller sur des maturités plus longues. Toutefois, on assiste à un élargissement de la base d’investisseurs et une relative meilleure profondeur du marché. Ces développements et les réformes en cours permettront d’aller sur des maturités encore plus longues non seulement pour la BIDC mais aussi les autres émetteurs publics ou privés
En tant qu’un des membre du Consortium d’arrangeurs, comment votre SGI compte accompagner la BIDC pour un succès de cette opération ?
De manière générale IMPAXIS accompagne ses clients sur la durée tout en collaborant en bonne intelligence avec les autres acteurs de notre écosystème. Encore davantage sur ce programme où il a rôle d’Arrangeur Principal. Sur cette Opération, IMPAXIS est accompagné de Coris Bourse en tant que co-arrangeur et co-chef de file, et d’Ecobank Development Corporation (EDC) en tant que co-chef de file, les trois entités constituant le Consortium. Cet attelage, composé d’institutions africaines avec une profonde connaissance de la région et un accès unique à une base d’investisseurs régionaux et internationaux, a été un atout unique dans la réalisation de l’Opération.
Propos recueillis par la Rédaction
Source : agence de presse financiere
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